Voici la moitié d'un article que j'ai trouvé sur le site ActuChomage.org. Il correspond en tout point au fond de ma pensée sur le sujet donc je n'aurais pas l'hypocrisie de le plagier, je vous le livre tel quel :
Tout le monde en parle : à Castres, neuf salariés d'une entreprise textile se sont vus proposer un reclassement professionnel à Bangalore pour un salaire de 4.500 roupies, soit 69 € par mois.
L'écran de fumée de la «valeur travail».
"Mais cette loi n'est pas si «stupide» [loi française qui oblige à faire par écrit une proposition de reclassement si l'on dispose d'autres sites].
Au contraire, elle est très instructive pour les salariés concernés et même l'opinion publique, qui a besoin de scandales médiatisés et répétés avant d'ouvrir les yeux. Aussi absurde — dans la forme — ou déficiente — dans le fond — soit-elle, cette obligation légale, adressée par écrit aux victimes du capitalisme mondialisé, leur permet de mesurer noir sur blanc et avec précision le gain que va réaliser leur patron sur sa masse salariale : 69 € par mois contre un Smic, qui dit mieux ?
La vérité, c'est que le travail n'a aucune valeur mais, plutôt, un «coût» : en cela, il n'est qu'un instrument de profit et ceux qui l'exécutent sont de simples variables d'ajustement, des pions à moindre frais dont on se débarrasse sans état d'âme dès que l'occasion se présente. Nous le répétons ici : la «valeur travail» (et l'amour-propre qu'elle suscite chez les salariés naïfs) n'est qu'un slogan manipulateur, une imposture idéologique, une escroquerie intellectuelle. La fierté du travailleur et la reconnaissance de ses efforts ne sont rien contre le vampirisme économique tout-puissant.
La fonction première des entreprises n'est pas de créer ou maintenir des emplois mais de gagner de l'argent. Au lieu de s'illusionner sur une «valeur travail» qui n'existe que dans son petit cœur flatté par un Don Juan de la politique pressé de le baiser, le salarié ferait mieux d'adopter la logique patronale et ne s'escrimer, lui aussi, que pour le fric, pas pour la gloire. (Et dire qu'il y en a, au nom de l'amour du travail bien fait, qui sont fiers d'effectuer des heures qu'on ne leur paiera pas !) Et si le salarié ne confondait pas fierté et dignité, s'il s'employait à fournir une somme de travail qui corresponde à la rémunération qu'on lui accorde, le fallacieux «Travailler plus pour gagner plus» n'aurait pas triomphé du principe «À mauvaise paye, mauvais travail»."